Lous Boussalous.
Enta-s soubiene d'Olivier.
Tout lou Counseil que s'ère atrassat sus lou coustala
-U pétit pénén cap à las mountagnes –
Per u cop qui n'éren pa sen tri de pleyteya,
Seguts autour de la taùle de la Mairie, enta-s plagne.
Moussu lou Mayre lou permé, de da lou bou exemple que boulè.
Cadu armat d'aquestes ségadères qui humen a noun mey poudé,
Brounidères qui coupen lou cap e caouce cop lou pè !
Qu'èren touts bienguts ha cade cassous e neteya lou parça ;
Béné la terre propi e decha basti maysous enlà,
D'ap lous sos puya aquet hangar oun lous youens dou bilatye
E poudoussen courre d'arrè u balou, mey a d'ayse.
Lou capdaù dou chantier qu'ère l'Olivier, mesté d'aquet aha.
U cop dat lous ourdis, cadu qu'es hique a sega.
E lous cassous de cade. Aquo que s'apère neteya !
Mes lou brut que pot ha dues caouses qui nou se semblen :
Ha parti lou mounde ou lou ha atrassa !
E qu'ey qui arriba en aquet moumen.
Lou Lucien qu'es passeyabe aùs entours, en plée "relaxaciou",
La cigartte aùs pots, u oeilh arriden de ço qui bédè l'aude.
Sustout que enta d'eth qu'ère court lou tems de la réflexiou
E que hasè lusi lous mouts coum arrech d'aude.
Lou Lucien qu'ère crestaïre, qu'en abè heyt lou sou mestié !
Qu'es gagnabe caouces "buvards", ataù qu'apérébe lou papè mounéde,
Permou qu'ous débè trouba drin eschucs e pla aysits a perde !
Tout lou peïs qu'ou counéchè, qu'ou calè ana coeilhe a case.
U paysa, per beth cop, qu'es plangou de nou pas trouba a d'ayse.
"E d'ap la mée pratique, que bos que peni aù pourtaù ?"
S'y respoungou chens brique pensa a maù.
Tout d'u cop, a la cayude d'u cassou, lous oubrés s'esplarisclén
Coum ue boulade de passerous, a trebes arrames et branques !
E touts d'espia enta coumprene la rasou d'aquet cop de bén.
Brique de cansou d'aouset, mes ue brounidère de las machantes,
D'aquets boussalous yaunes e nères, aù hissou punte agut,
Aù bente sarrat, mes à la cansou brique charmante.
Coan canten a las aureilhes que baù mielhe ha chic de brut,
Coan canten a las aureilhes que baù mielhe ha chic de brut,
Abisa-s de nou pas ha gaha per aquère malici,
Tira-s dou pucheù, e a l'asses de caouce plech, cambia de cami.
Lou Lucien, lou permé, que s'en arridè beth drin :
Espia courre counseillès, n'y aps caouse de tout die ;
Sustout aù denbès dou tribailh qui atten, e de tire.
L'Olivier que l'espiabe e que s'abisabe déya
De ço que lou Lucien e poudousse pensa .
Abans qu'en abousse poudut sourti ue pla sentide
Abans qu'en abousse poudut sourti ue pla sentide
Qu'ou te lance :"Hoù Lucien, açi qu'abérés tribailh !". Enta arride !
Lou Lucien qu'ou respounou en proufessiounaù d'aquet mestié :
"Ques pot ha ! Mes qu'ous me bas tié !"
Maynat – Mars 2007
Les frelons.
Tout le Conseil s'était rassemblé sur le versant
- Une petite pente face aux montagnes -
Pour une fois qu'ils n'étaient pas en train de discuter
Assis autour de la table de la Mairie, pour se plaindre.
Monsieur le Maire, le premier, voulait donner le bon exemple.
Chacun armé de ces scies qui fument à n'en plus pouvoir,
Des machines bruyantes qui font mal à la tête et quelque fois au pied !
Ils étaient venus faire tomber des chênes et nettoyer le coin ;
Vendre le sol propre et laisser bâtir là des maisons
Avec l'argent , monter ce hangar où les jeunes du village
Puissent courir après un ballon, plus à l'aise.
Le patron du chantier était Olivier, maître de cette affaire.
Une fois les ordres donnés, chacun se met à scier.
Les chênes tombent. Cela s'appelle nettoyer !
Mais le bruit peut faire deux choses qui ne ressemblent pas :
Eloigner les gens ou les faire venir !
Et c'est ce qui arriva à ce moment-là.
Lucien se promenait aux alentours, en pleine relaxation.
La cigarette aux lèvres, un œil riant de ce que l'autre voyait.
Surtout que pour lui, il était court le temps de la réflexion,
Et il faisait luire les mots mieux que personne d'autre.
Lucien était "châtreur", il en avait fait son métier !
Il se gagnait quelques "buvards" - ainsi appelait-il les billets de banque.
Certainement qu'il les trouvait bien secs et faciles à perdre !
Tout le pays le connaissait, il fallait aller le chercher chez lui.
Un paysan, une fois, se plaignit de ne pas le trouver facilement :
-"Et avec mon métier que veux-tu que je pende au portail ?"
Répondit-il sans penser à mal.
Tout d'un coup, à la chute d'un chêne, les ouvriers s'éparpillèrent
Comme une volée de moineaux, à travers billes et branches !
Tout le monde regardait pour comprendre la raison de ce coup de vent.
Aucune chanson d'oiseau, mais un vilain bourdonnement ,
De ces frelons jaunes et noirs, à l'aiguillon bien pointu,
Au ventre serré, mais à la chanson pas du tout agréable.
Quand ils chantent aux oreilles il vaut mieux ne pas faire de bruit,
Éviter de se faire attraper par cette colère,
Se sortir de devant, et, à l'abri d'un talus, changer de chemin.
Lucien, le premier, en riait pas qu'un peu :
Regarder courir des conseillers, cela n'arrive pas tous les jours ;
Surtout à l'opposé du travail qui attend, et vite.
Olivier le regardait et il se méfiait déjà
De ce que Lucien puisse penser.
Avant qu'il ait pu en sortir une bien sentie,
Il lui lance : -" Hé, Lucien, ici tu aurais du travail !". Pour rire !
Lucien lui répondit en professionnel de ce métier :
-"Ça peut se faire ! Mais tu vas me les tenir !"
Maynat –mars 2007
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